Chapitre 12- La bête sanguinaire

 


III - Carmin sur Mer

Chapitre 12- La bête sanguinaire


Deux ans déjà…

En tant que major au sein de l’armée de Kanto, j’ai connu de nombreux champs de bataille.

Mais aucun ne m’a autant marqué que celui que nous avons disputé avec nos voisins, maintenant membres de notre grande nation.

Rien que le fait de prononcer ces mots dans ma tête me donne la nausée.

Quand je regarde mes soldats suivre leur entraînement avec tant d’acharnement, de peur de ne pas être prêts si une nouvelle guerre devait éclater.

Je repense à ceux qui ont perdu la vie sur le champ de bataille, car trop naïfs pour comprendre que l’homme est une bête.


“MAJOR !!! Une unité mécanique enregistrée par La Ligue se dirige droit sur nous !! Elle ne semble pas hostile, mais elle ne répond pas à nos appels !!!”

Qu’est-ce que ces enculés nous veulent cette fois…










Je pose enfin les pieds dans le hangar, accompagné de deux de mes subordonnés.

J’avais raison de me dire que ça sentait la fiente.

En arrivant, me voilà accueilli par un sac-à-merde aussi fin qu’une brindille qui se permet de hurler sur les ingénieurs de la base.

“Qu’est ce qu’il se passe ici ?!”

Le trou du cul de La Ligue lâche alors l’ingé’ qu’il tenait par le col, se tournant pour me fixer de son regard malade.

“Vous ! Dites-leur de réparer mon Soldat sur le champ !! C’est un ordre de La Ligue !!!”

Son soldat ?

Il veut parler de l’espèce d'épouvantail ridicule que j’ai vu en entrant ?

“Vous avez une preuve écrite ?”

“...ha ? Vous-vous foutez de ma gueule…?”

“Vous arrivez ici sans prévenir. Vous ne répondez pas à nos appels et maintenant on devrait juste réparer-”

“Je vois. Vous devez être le Major Bob Ray. Un ami m’a raconté un tas d'histoires passionnantes à propos de vous. Mais bien que vous ayez pour hobby de casser vos subordonnés, je vous déconseille fortement de jouer avec mes couilles.”

Pris d’une violente pulsion, je commence à me jeter sur lui.

Heureusement, les personnes présentes sur place m’interceptent et me retiennent de lui exploser sa sale gueule.

Cet enfant de batard me regarde de haut, un grand sourire sur les lèvres.

“Je pensais que vous n’étiez bon qu’à aboyer, mais monsieur est du genre à mordre également de ce que je vois !”










Il m’a fallu du temps pour me calmer.

Et les fournitures de mon bureau n’ont pas été épargnées.

Mais j’ai enfin pus m’entretenir avec un responsable de leur putain d’organisation.

Apparemment cette ordure est connue sous le nom de “Professeur Green”.

Il répond directement aux ordres de leur maître et est actuellement en mission d’interception pour capturer le Professeur Chen, mort ou vif.

Je ne sais pas ce que le vieux à pu leur faire, mais j’ai entendu dire qu’il avait arrêté de bosser sur les Mechamon Soldat après la fin de la guerre.

En tout cas, il est grand temps pour moi d'appeler l’autre taré à mon bureau.


“C’est bon ? Vous allez réparer ce Soldat ? Ma cible ne sera pas éternellement à Azuria.”

“Je suis entré en contact avec votre QG. Ils m’ont confirmé votre identité.”

“Je m’en tape de ça, contentez-vous de réparer-”

“Nous-nous sommes également mis d’accord sur le fait qu’il serait stupide de reparer votre mecha et de vous renvoyer à Azuria comme ça.”

Son regard s'assombrit.

Il sort alors une clope de la poche de sa chemise froissée, et l’allume avant d’aspirer son cancer à plein poumon.

Il me crache ensuite sa fumée à la gueule, comme s’il voulait me provoquer à nouveau.

“T’es pas très malin, Bobby.”

Mon poing se serre.

Cet enculé n’a vraiment aucun respect.

“Je suis le Professeur Green. Seul le Maître de La Ligue à le droit de me donner des ordres-”

“Et ce sont ses instructions. Un document devrait arriver d’un moment à l’autre, signé de sa main, pour vous le confirmer.”

“Ha ?!”

“Le plan à changer. Vous allez devoir rester à Carmin sur Mer afin d’accueillir la cible. L’armée vous portera assistance.”

Le professeur attrape alors sa clope et l’écrase dans son poing, une expression furieuse se dessinant sur son visage.

“Lance…!”

“Aussi. Voici un conseil d’ami.”

Je me permet de poser lourdement la main sur son épaule en rapprochant mon visage de son oreille.

“Pensez à me respecter moi et mes hommes. Ce sont nos ingénieurs qui vont réparer la machine que vous pilotez, il serait dommage que vous mouriez à cause d’un travail bâclé.”

Le gamin s’empresse de quitter la pièce, non pas sans claquer la porte en sortant.

“Et ne t’avises plus de m’appeler Bobby.”










J’ai été stupide de croire que j’avais gagné cette bataille d’ego.

J’en ai connu des mecs tordus, mais ce type était à un autre niveau.


Les sirènes de la base retentissent dans toute la ville.

Hier, nous avons été forcés d'héberger un taré qui venait de détruire le pont pépite d’Azuria, et voila qu’aujourd’hui c’est un monstre qui est en train d’attaquer la ville céruléenne.

Je me prépare à déployer toutes nos forces pour les soutenir, quand soudain, en entrant dans mon bureau…

Cet enculé est assis sur ma chaise, les pieds sur la table en train de fumer sa clope.

Il me jette un tas de papiers au visage.

“Personne ne quittera cette base. Ordre de La Ligue.”

“Écoute-moi gamin, on n’a pas le temps de gerer ta crise d’ado alors vas jouer ailleurs-”

Ordre de La Ligue. Tu ne comprends pas quand on te parle, Bobby ?”

Je me retient de lui fracasser le crâne et commence à lire le document au sol.

Ce n’est pas signé par le Maître, mais par quelqu’un encore au-dessus…le Grand Maître de La Ligue ?!

“Qu’est-ce que vous êtes encore en train de mijoter, bande d’enflures…”

L’ordure assis à mon bureau me répond alors avec son sourire jusqu’aux oreilles.

“Oh mais rien du tout. La Ligue s’occupe de cette affaire. Et puis, de toute manière, il serait plus sage pour l’armée d’attendre à Carmin sur Mer au cas où le monstre décide de vous rendre visite avec le professeur Chen. Comme ça, au lieu d’accueillir une cible, on en accueillera deux !!!”


Les johtonnais ne sont pas les seuls à avoir perdu la guerre il y a deux ans.

L’état de notre gouvernement actuel, et le fait que nous soyons forcés d’obéir à des ordres irraisonnables venant d’un groupe de tarés…

Quand je vois ce type en face de moi, je repense aux soldats qui sont morts pour nous offrir ce monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.

Des gamins naïfs qui ne comprennaient pas que l’homme est une bête sanguinaire.

 

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