Chapitre 35 - Erika

 V - Parmanie


Chapitre 35 - Erika

D’aussi loin que je me souvienne, le clan Kimono a toujours été ce qui s’apparente le plus à une famille pour moi. Je ne connais ni mes origines, ni mes vrais parents. Finalement, c’est comme si j’étais né dans le clan, pour le clan.

Je sais que ce n’est pas réellement le cas. J’ai forcément été conçue par un homme et une femme, quelque part, dans ce vaste monde. Mais la vérité ne me parviendra jamais. Que ce soit sur leur identité, ou sur la raison pour laquelle je ne suis pas avec eux.

Ceci s’applique également à un grand nombre des membres du clan. Nous sommes toutes des orphelines. Nous sommes toutes ici depuis notre enfance. Et rares sont celles qui ont connu leurs géniteurs.

Est-ce que cela est triste ? Je ne sais pas trop… À vrai dire, je me fiche un peu de connaître mes origines. Cela n’a que peu d’importance dans ma vie. Après tout, mon destin est déjà tout tracé.

Les filles du clan Kimono ont toutes une mission importante. Celle de servir de pont entre le clan et diverses figures majeures du monde entier. Ce, par le biais du mariage.

Afin de remplir notre mission du mieux qu’on peut, le clan nous offre la meilleure éducation possible. Nous sommes la véritable élite de ce monde.  

Au final, nous pouvons résumer le clan Kimono comme étant un réseau gigantesque. Et nous, les membres, sommes les liens qui relient les puissances les unes aux autres.

Étant enfant, je n’y voyais aucun problème. Les adultes avaient toujours l’air très convaincants, et le concept d’amour m’était encore inconnu. Et surtout… Le candidat qui était censé me servir de futur époux était une personne que j’admirais par-dessus tout.

De longs cheveux châtains clairs. Des yeux d’un bleu aussi profond que le ciel lui-même. Et une carrure le faisant paraître frêle et vulnérable. Malgré son apparence, Azul Leeves était en réalité un garçon fort et courageux, dont les actions traduisaient une assurance extraordinaire.

Contrairement à moi, qui étais faible et imprudente, fonçant dans des situations dangereuses sans même en avoir conscience.

Si au début, c’était lui qui me suivait, afin d’assurer ma sécurité, les rôles se sont rapidement inversés au fil des années. Je suis devenue celle qui suivait Azul partout où il allait, passionnée par sa façon de vivre.

Pourtant, tout comme moi, Azul ne faisait que répondre aux attentes de ceux qui étaient responsables de lui. Son père voulait faire de lui un homme fort. Et sa mère voyait en lui une sorte de poupée.

Dame Hitomi. Que ce soit aujourd’hui, comme à l'époque, Azul a toujours été un reflet de sa mère. Physiquement, du moins. Car contrairement à l’homme froid et haineux qu’est devenu son fils, Hitomi Leeves était une femme chaleureuse, pleine d’énergie et amusante.

On dit souvent que les membres du clan Kimono sont plus détendues une fois mariées, mais j’ai entendu dire que ce n'était pas son cas. Dame Hitomi a la réputation, à Enju City, d’être l’une des membres les plus intenables que le clan ait connu. Et pourtant, son amour pour celui-ci était indéniable.

Elle parlait constamment de ses sœurs avec amour. Pour elle, le clan Kimono était littéralement sa famille. Azul était son trésor le plus précieux. Et moi, j’étais celle avec qui elle le partagerait un jour.

Sauf que tout changea du jour au lendemain, lorsque Hitomi Leeves perdit la vie au cours d’un accident avec un Soldat de la Sylphe SARL.

La mort d’un membre du clan Kimono n’est pas une chose prise à la légère. Lorsqu’un mariage est arrangé, le ou la partenaire qui obtient le privilège de vivre aux côtés de l’une d’entre nous devient alors responsable de notre bien-être.

De ce fait, la famille Leeves a été tenue responsable de la perte de Hitomi, et Azul a été rayé de la liste des candidats. Cela ne veut pas dire qu’il ne pourrait jamais le redevenir, mais lui et sa famille devraient se montrer dignes avant de pouvoir de nouveau demander la main d’une Kimono.

Durant des années, je n’avais plus le droit de le voir. Mon cœur était déjà fendu par la perte de sa mère, et l’idée de devoir, un jour, me marier avec quelqu’un d’autre que lui était terrifiante.

Mais je n'eus pas perdu espoir. Je savais qu’Azul continuait de se battre au nom des Leeves, et qu’un jour, il regagnerait la confiance du clan.

Jusqu'à ce qu’une guerre éclate entre nos deux pays…

Comme beaucoup d’autres filles du clan, je fus envoyée à l’étranger le temps du conflit. Je ne peux donc pas dire que j’ai vu les choses affreuses qui s’y sont déroulées. Cependant, cela ne m'empêcha pas d’y perdre mon bien le plus précieux.

Le dernier jour de la guerre opposant Kanto et Johto, le fils unique de la famille Leeves fut déclaré comme mort. Comptant parmi les nombreuses victimes de la bataille sanglante de Tohjo.

Avec lui, l’avenir de sa famille ainsi que mes propres espoirs d’un jour vivre une vie joyeuse à ses côtés se sont envolés, emportés par un destin aussi injuste que cruel.


Le clan m’envoya étudier à Céladopole, la capitale de Kanto. Apparemment, qu’Azul soit vivant ou mort, leurs plans vis-à-vis de moi n’avaient pas changé. Je servirais de pont entre Kanto et Johto.

Malgré la xénophobie grandissante dans le pays, je fus accueillie avec beaucoup de bienveillance par mes camarades de l’Académie Rafflésia.

Certains justifient ma popularité par mon apparence, ou mes prouesses académiques. Mais la réalité, c’est qu’ils étaient sûrement biaisés par mon statut social. Après tout, même après la guerre, le clan Kimono restait une des organisations les plus puissantes au monde.

Et contrairement à la plupart des étudiants qui ne vivaient pas à Céladopole de base, ce n’est pas au dortoir de l’Académie que le clan avait prévu de me faire loger. Non. Mon nouveau chez moi était une sorte de hangar dans le District Industriel, dont l’étage était aménagé.  

Dans ce hangar, il y avait deux Soldats, ainsi qu’une sorte de drone sphérique. J’ai toujours trouvé cela étrange. Pourquoi me faire habiter dans un tel endroit ? Ce mystère était à la fois excitant et terrifiant. Était-ce une épreuve ? Mais dans ce cas… Qu’est-ce qu’on attend de moi, exactement ?

Laissant les robots géants de côté, je concentrais mes efforts sur le drone. Mon premier objectif était de le faire fonctionner. Puis de comprendre à quoi il sert, et ce pour quoi il a été conçu exactement.

Le premier objectif fut atteint assez facilement, mais le second était plus compliqué que prévu… Mine de rien, cette boule m’en aura fait voir de toutes les couleurs.

J’étais déterminée. Déterminée à profiter du peu de liberté qu’il me restait, avant que celle-ci ne me soit retirée à jamais.

Puis un jour, je suis tombé sur un avis de recherche un peu particulier en rentrant des cours. Un homme recherché pour crime de foi. Un certain… Azul Leeves.

J’ai essayé de contacter le dojo de la famille Leeves, mais personne ne répondait. Le clan Kimono refusait de me répondre également, sous prétexte que cette affaire ne me regardait pas.

Au final, c’est ce fichu drone, qui me permettra de retrouver la personne que je pensais avoir perdue à jamais.

Tout comme moi, cet orbe attendait l’arrivée de quelqu’un qui la libérerait de sa malédiction. Mais je ne peux m'empêcher de me poser la question…  

Est-ce que le clan Kimono avait prévu tout cela ?










Alors que j’attrape une poignée de mauvaises herbes, mes mains s'arrêtent de bouger, mon esprit errant en dehors de ce jardin.

“Erika ? Quelque chose ne va pas ? Les racines sont trop profondes ?”

“Hah ?! N.. Non.. C’est bon.”

D’un geste brusque, j’arrache les racines de la terre, offrant un sourire un peu forcé à mon cousin.

Cela fait deux jours maintenant que Madoka m’a fait part de son plan. Et en deux jours, je n’ai toujours pas trouvé l’occasion d’en parler à Azul.

Pourtant, depuis l’incident de la forêt, je passe quasiment toutes mes journées avec lui. Le clan Fuschia l’ayant forcé à garder un œil sur moi. Le problème étant qu’il n’est pas le seul à me surveiller.

Partout où nous allons, nous sommes entourés de ninjas. Ce qui est logique, puisque tous les habitants du village sont, ou ont été des mercenaires pour le clan.

Je pensais pouvoir compter sur les alliés de Madoka, mais la réalité, c’est que je ne sais même pas qui précisément, est avec elle ou avec son mari. Et bien sûr, Natsu n’est jamais seul avec nous.

Apparemment, tout le monde dans le village sait que Natsu est plus fidèle au clan Kimono qu’à son propre clan. Lorsque je lui ai demandé comment nous avons pu nous infiltrer dans les quartiers de la femme de Koga, il m’a simplement expliqué que nous avions exploité une fenêtre de tir. Et la prochaine occasion se présentera dans cinq jours, lorsque je devrai faire mon rapport.

Bref, si ça continue, je n’aurai rien à rapporter… Peut-être devrais-je changer de méthode ? Plutôt que chercher un moment pour parler à Azul, je ferais sûrement mieux de chercher un endroit où parler avec lui. Un endroit à l’abri des regards.

Mais est-ce que cet endroit existe réellement ?


Les jours s’écoulent rapidement, et aucune idée ne me vient. Peu importe où nous allons, j’ai toujours l’impression d’être suivie. Et je ne peux certainement pas le prendre à part dans les toilettes ou sous la douche…



Quatre jours.



Trois jours.



Deux jours.



Bon sang… La deadline est pour demain !

Je dois résoudre ça aujourd’hui !! Mais comment…? J’ai déjà pensé à lui écrire le message sur un papier, mais j’en deviens tellement parano que je me demande s’il n’y a pas des caméras installées dans la maison. Et si quelqu’un intercepte le message ? Non, non, non ! Il ne faut pas laisser de preuve tangible !

Nos pas font clapoter les flaques d’eau sous nos pieds, tandis que nous rentrons plus tôt que prévu de notre commission du jour. En regardant en direction du ciel, je prends conscience que l’Été touche bientôt à sa fin, en voyant l’infinité de gouttes s’abattant sur nos parapluies.

Non pas qu’on ait été gâtés par le beau temps cette année, mais nous n’avions pas encore eu de pluie. C’est étrange… Ce sentiment d'enfermement que l'on ressent lorsqu’il pleut. Chacun sous son parapluie, isolé par le bruit incessant des gouttes s’explosant sur le sol.



Un instant…

En regardant autour de moi, je me rends compte d’une chose qui m'échappait jusqu’à présent. Malgré le mauvais temps, le nombre de villageois dans la rue n’est pas beaucoup moins élevé que d’habitude. Et pourtant… leurs voix sont presque totalement étouffées par le tambourinement des gouttes.

C’est maintenant… Si je veux partager l’info, je dois le faire ici, et maintenant ! Mais comment faire en sorte d’être sûre que personne n’entende…? Ce sont des ninjas, leurs ouïes et très certainement meilleure que la mienne. À moins que…

Soudain, je lâche mon parapluie, le laissant tomber sur le sol à mes pieds, tandis que je commence à sentir mon corps se tremper rapidement sous l’assaut incessant de la précipitation.

Azul, qui marchait jusqu’alors devant moi, se retourne, me regardant d’un air surpris avant de s’empresser de me rejoindre, nous abritant sous son parapluie.

“Qu’est-ce qui te prend ?! Ce n’est pas le moment de tomber mala—”

Avant qu’il n’ait le temps de finir sa phrase, je glisse doucement mes mains sur chacune de ses joues, puis rapproche mon visage du sien tout en me mettant sur la pointe des pieds.

Mon cœur bat à deux-cents à l’heure. Si du point de vue des passants, tout semble indiquer que nous nous embrassons, en réalité, je cache le fait que nos lèvres se tiennent à un centimètre l’un de l’autre avec mes mains.

Je vois dans le regard d’Azul qu’il est choqué par mon action. Il tente de reculer, mais chaque pas en arrière de sa part est un pas en avant que je fais. Désolée… mais c’est le seul moyen.

Profitant de cette proximité, du bruit de la pluie et de l’impression d’intimité que nous donnons aux gens, je commence alors à chuchoter.

“Ne bouge plus… C’est le seul moyen que j’ai de te parler sans qu’on ne nous écoute.”

Le jeune homme se détend enfin, me regardant plus sérieusement, soupirant doucement. Ressentant son souffle sur mes lèvres, je ravale ma salive. J’espère que mon coeur tiendra…


[Vert Feuille] Mechamon Iris - Page 4 Chapit21


“J’ai besoin que tu joues le jeu… Fait semblant d’intensifier le baiser pendant que je parle.”

“Désolé, mais je n’ai jamais embrassé qui que ce soit dans ma vie. La situation est déjà assez intense, je ne vois pas comment on pourrait faire plus…”

S.. Sérieux ?! Il n’a jamais embrassé… Ressaisis-toi Erika ! Ce n’est pas le moment !!

“D.. Dans ce cas, je vais faire vite…”

Chuchotant, et bégayant, je résume à Azul ma rencontre avec Madoka, ainsi que le plan de cette dernière. Je vois dans son regard céruléen qu’il réfléchit. En tout cas, il semble beaucoup plus calme que moi…

“Ça n’explique pas tout, mais je pense comprendre un peu mieux la situation. En tout cas, il ne fait presque aucun doute pour moi qu’Anzu est la fille de Koga et Madoka.”

“A.. Anzu, hein…?”

J’ai l’impression qu’il me dit des choses importantes, mais à part la pluie et les battements de mon cœur, je n’entends pas grand-chose actuellement…

“Oui. Elle sera probablement au centre de cette affaire également. Heureusement, Ember s’occupe de gagner sa confiance. Si un conflit éclate, et qu’Anzu est un élément clé de celui-ci, il vaudra mieux qu’on ait un minimum de contrôle sur elle.”

Un conflit… C’est vrai ! Le conflit entre Madoka et Koga ! Il faut qu’on fasse un choix et vite.

“Dis… Tu penses qu’on devrait aider qui ? Koga serait un choix sûr, mais le fait est qu’il n’a pas l’intention de nous aider vis-à-vis de nos requêtes… J’ai même peur qu’avec le temps, il finisse par s’attaquer à nous.”

“Effectivement…” Le regard du jeune Leeves s’assombrit peu à peu.

“D’autre part, aider Madoka nous exposera à plus de danger, et si on perd…”

Si on perd… nous perdrons tout ce que nous avons.

Je regarde timidement le visage d’Azul, à un centimètre du mien, réfléchir à sa réponse. Sa réflexion est longue, et je vois les passants, qui tentent d’être discrets dans leur voyeurisme, se regrouper et s’exciter en voyant notre baiser s’éterniser.

Il est vrai que dans les films, les acteurs ne s’embrassent pas pendant presque dix minutes non-stop, comme nous actuellement…  

“Je ne fuirai pas, cette fois.”

“Hah ?”

La réponse d’Azul me prend par surprise, me rappelant à la réalité.

“S’il y a une chose dont je suis sûr, c’est qu’on ne peut pas faire confiance à Koga. C’est pourquoi nous aiderons Madoka Fuschia dans sa rébellion, et confronterons le chef du clan.”

“Je vois… afin de rester maîtres de nos destins…”

Les mots de Madoka résonnent encore en moi, tandis que je prends conscience une fois de plus du symbole de liberté que représente Azul.

Le jeune homme me regarde d’un air curieux, mais décide de ne pas poser de question. Il continue alors.

“Ember restera auprès d’Anzu le temps de l’opération. Afin de nous assurer qu’elle ne se range dans aucun camp. Quant à toi, je te passerais un code ainsi qu’une fréquence radio. Tu t’en serviras en cas de danger.”

“Hein ? Comment ça ?”

“T’en fais pas. Fais-moi confiance.”

Sur ces mots, Azul recule de deux pas, mettant la poignée de son parapluie dans ma main avant de se diriger en direction de celui qui repose sur le sol depuis tout à l’heure.

Cela marque la fin de notre entretien, je suppose. Mais quelque chose me dérange… Je ne veux pas le laisser partir. Pas tout de suite. J’ai l’impression de ne pas avoir tout dis, de ne pas avoir totalement exploité cette occasion.

“Tu dois prendre ton destin en main dès maintenant !”

Il faut que j’abuse des règles qui me sont imposées… Si je veux être libre. Mon visage s’empourpre davantage tandis que je ravale ma salive, cherchant en moi le courage nécessaire. Mais mon corps tremble… J’ai peur…

À l’instant où je vois la main d’Azul atteindre le mât du parapluie, ma peur se transforme en tristesse. Bouge… BON SANG BOUGE !! ERIKA KIMONO !!!

“Hein ?!!”



Je me suis jetée sur lui. Le parapluie qu’il m'avait donné rejoint l’autre sur le sol, alors que l’averse s'abat sur nous.

Azul me fixe, à la fois surpris et agacé. Il est assis sur le sol mouillé, les jambes écartées, retenant mon corps avec ses mains sur mes bras.

Mes genoux tombent dans la flaque d’eau en dessous de nous, avant que je ne glisse peu à peu, de plus en plus dans sa direction.

Mon regard est lourd. Mes pommettes rouges et mes lèvres tremblantes.

“Erika…? Est-ce que ça va ?”

“Azul… J’y ai beaucoup réfléchi…”

Ma voix est faible, mais plus forte que tout a l’heure, lorsque nous chuchotions. Comme si mes sentiments parlaient directement à ma place. Mon visage me brûle alors qu’il se rapproche peu à peu de celui du jeune homme.

Ses yeux s’écarquillent lentement. Il tente de reculer en pliant son genou, mais je bloque celui-ci avec une main, glissant l’autre doucement le long de sa joue, jusqu’à son oreille.

“Je ne te suis pas très utile actuellement… mais…”

“Arrête… Erika…”

Mes lèvres seront bientôt contre les siennes… encore quelques centimètres…

“Si nous nous marions, alors je pourrai servir de pont entre la famille Leeves— … Non… Entre toi et le clan Kimono…”

Oui. Tout n’est pas perdu. Azul est en vie. Et même si sa situation actuelle est plus que compliquée, je suis sûre que le clan Kimono sera bien plus intéressé par cette nouvelle version de lui, comparé à celle d’il y a quelques années. Surtout, s’il résout la situation de Madoka à Parmanie.

Azul… fermant doucement les yeux, je dépose mes lèvres sur… hein ?

L.. La paume de sa main…? Il a intercepté mon baiser ?!

“Je t’ai dit d’arrêter.” Le ton dans sa voix est à la fois doux et cruel. Son regard évitant le mien.

“Quoi…? M.. Mais…!”

“Désolé, Erika. Mais je ne peux pas te donner ce que tu désires.”

Avec sa main sur ma bouche, Azul me pousse peu à peu, éloignant mon visage du sien. Voyant la distance s'élargir, mes émotions prennent une tournure chaotique.

“Mon cœur bat déjà pour quelqu’un d’autre… Et rien, ni personne ne changera cela.”

Les couleurs sur mon visage se dissipent rapidement, un froid intense me parcourant alors que je ressens peu à peu le poids de mes vêtements trempés s’alourdir sur mon corps.

“Qui…?”

Ma voix est encore plus faible et tremblante. Je ne veux pas poser la question. Je ne veux pas souffrir davantage. Mais une part de moi sait qu’il sera plus difficile pour moi de tourner la page s’il ne me dit pas tout maintenant.

Mais l’expression du jeune homme est de plus en plus triste. Il y a comme une sensation de vulnérabilité qui se dégage de lui.

“Je ne sais pas… Je ne connais que sa silhouette. Mais si un jour elle venait à réapparaître, alors je serais prêt à lui donner ma vie.”

…Quoi…?

H.. Hah… Mon coeur me fait si mal… Pourquoi…? Ma gorge se noue… Mes mains tremblent de plus en plus… Je tente de les arrêter, mais rien n’y fait. En fait, ça ne fait qu’empirer les choses. Mon visage se déforme peu à peu, comme une bougie fondant sous l'influence d’une flamme trop puissante.

Je ne peux plus retenir mes larmes.

“Je ne comprends pas…”

Me levant difficilement, car mes jambes tremblent frénétiquement, je fixe Azul, qui me regarde enfin, d’un air inquiet.

“Erika—”

“Pourquoi… Pourquoi tout est toujours aussi compliqué avec toi ?!!”

Incapable de retenir le déluge qui s’abat en moi, je décide finalement de partir en courant, laissant le jeune homme derrière, sur le sol, avec nos deux parapluies.




















Bonjour.

Excusez-moi, je peux voir que vous avez l’air déboussolés pour une raison quelconque, mais ce n’est pas le moment !

Nous avons une mission très très importante ! Donnée par Azul, en plus !!

Hier, sur la colline, le jeune homme aux traits très efféminés a fini par me confier ses secrets les plus enfouis après une séquence émotion des plus intenses !

En fait, lui aussi, il pense que ce village est nul. Et il pense que les nuls nous veulent du mal parce qu’on est moins nuls qu’eux. Pitoyables, je sais… Mais bref !

Apparemment, la princesse des nuls, Anzu, serait un élément clé dans le plan des méchants, mais elle n’est pas au courant. (Ce n’est pas de sa faute, elle est trop bête…)

Donc ma mission, que j’ai accepté de remplir, consiste à gagner la confiance d’Anzu afin d’en apprendre plus sur elle et de la protéger des méchants… je crois. C’était pas hyper clair, mais une chose est sûre, on doit devenir copains avec elle !

Oui, je sais, l’idée de devenir copine avec Anzu me dégoûte moi aussi. Mais c’est une mission importante ! Alors restons fort !!


Aujourd’hui, Azul a décidé d’enseigner les bases du mode canin de l’Eevolv à notre camarade ninja.

Bien qu’elle comprenne rapidement l’intérêt d’un robot chien sur le champ de bataille, cette idiote est incapable de le contrôler correctement. Heureusement pour elle, je l’accompagne dans le cockpit.

“Tu le pilotes comme s’il était toujours sur deux jambes.”

“J.. Je sais ! Fous-moi la paix !!”

Ok… Reste calme, Ember… N’oublie pas la mission !

“Sous cette forme, l’Eevolv met beaucoup plus de temps à bouger si tu lui fais faire des pas.”

“Ah ouais ?! Et comment je suis censée le bouger sans faire des pa— H.. Hey !!!”

Je la pousse sur le côté, prenant le contrôle de la machine. Elle a l’air très en colère, prête à me sauter dessus, mais je continue mon explication.

“Pense comme un chien… Ou un loup ? Bref. S’ils sont aussi agiles de base, c’est parce qu'ils utilisent leurs pattes arrière pour propulser leur corps.”

Alors que je fais sauter l’Eevolv tout en tournant sur lui-même, comme une bête qui s'amuse toute seule, Anzu commence à paniquer, son propre corps répondant aux mouvements du Soldat, dans le cockpit. Cette idiote n’a pas mis sa ceinture…  

“A.. Arrête ça !!! Tu veux me tuer ?!!”










L’heure du déjeuner.

Azul m’a complimenté pour mes prouesses de pilotage, tout à l'heure. Hehe…

Mais pendant ce temps, Anzu n’a pas l’air de très bonne humeur. Il faut dire qu’elle a vomi son petit-déjeuner dans le cockpit… Par chance, tout est tombé sur ses vêtements, j’ai donc pu en ressortir indemne.

Mais du coup elle doit avoir super faim. Il y a peut-être un coup à jouer !

“Hey ! Tiens, prends un bout de mon sandwich.”

“J’en veux pas…” Dit-elle d’un ton froid et très inconfortable.

“Tu te sens pas bien ?”

“Ce ne sont pas tes affaires ! Laisse-moi tranquille !!”

Je vois… C’est too soon, comme disent les jeunes. Cependant, nous avons des mathématiques juste après. Et vu le nombre de fois où elle m’a embêté pour que je la laisse me copier, par le passé, je pense que c’est ici que tout va se jouer !!


E.. Elle m’ignore… Comment est-ce possible ?! De tous les trucs dans lesquels elle est nulle, les maths sont le sujet dans lequel elle excelle le plus dans le fait d’être une incompétente !!

Attendez… Peut-être qu’elle ne m’a juste pas remarquée ? Je sais ! Je vais écrire les réponses sur une feuille et les lui donner ! Comme ça, même si elle m’ignore, elle pourra pas résister à la tentation de regarder, et elle sera obligée de me remercier plus tard !

Mettant mon plan à exécution, je recopie chaque réponse sur une feuille que j’ai arrachée de mon cahier. Une fois cela fait, je la tends à Anzu, juste devant ses yeux.

“Tiens, il y a tout ce que tu veux la dessus !”

Sauf que la main attrapant la feuille est bien plus grande et ridée que celle de la jeune ninja…

“ « Tout ce que tu veux », hein ?”

LA PROF ?!!!

Oh non, Anzu tremble… Et elle me jette un regard noir !!! J.. J’ai fait quelque chose que je n’aurais pas dû faire ?!!



Oups…


À la fin de la journée, dans un dernier élan d’espoir, je retente ma chance. Cette fois-ci, je lui propose de rentrer ensemble de l’école ! Mais ça ne se passe pas vraiment comme prévu…

“Bon sang, mais qu’est-ce que tu me veux à la fin ?! On vit dans deux directions opposées !! Pourquoi on rentrerait ensemble ?!!”

Je crois que j’ai empiré les choses… Si ça continue, elle ne me fera jamais confiance. Mais je sais pas comment faire pour devenir son amie ! Elle me déteste déjà de base !

Alors que je panique, pensant avoir ruiné la mission, je vois dans le coin de mon œil que le corps d’Anzu se balance de gauche à droite.

“Woah ! Attention !!”

Attrapant son poignet, je l'empêche de tomber, de justesse. Est-ce qu’elle se sent pas bien ? Elle se tient la tête d’un air fatigué.

“C.. C’est rien. Je suis juste épuisée.”

Maintenant qu’elle le dit, c’est vrai qu’elle est toujours comme ça après l’école. Et là elle semble encore plus fatiguée que d’habitude… J’ai peut-être poussé le bouchon trop loin.










J’aimerais abandonner… Cette fille est impossible à jouer. J’ai pourtant toujours été une professionnelle dans le domaine de l’amitié ! Et c’est sûrement pour cela qu’Azul compte autant sur moi.

Si seulement je pouvais lui demander des conseils… Pour une raison que j’ignore, il a toujours plein d’amis, alors qu’il parle mal à tout le monde. Je suis sûre qu’il a une technique secrète !

Bref. Je ne peux pas en parler à Azul, car les méchants nous écoutent tout le temps, de toute façon. Ce qui veut dire que je vais devoir trouver la solution par moi-même.



..

.

Deux jours… Cela fait deux jours que je tente le tout pour le tout, et que rien ne fonctionne !!! C’est bon. J’abandonne. Au pire, si les méchants lui font des choses affreuses, elle ne pourra s’en vouloir qu'à elle-même.

“Ember.”

“Hm…? Anzu ?”

“Suis-moi.”

Hein ? Comment ça « suis-moi » ? Ne me dites pas qu'à force de lui parler tous les jours, j’ai fini par accumuler suffisamment de points d’affection pour activer un événement !! C’est un truc que Sabrina m’a appris lorsque je lui ai demandé pourquoi je la croisais aussi souvent lorsque je sortais le week-end. Elle avait l’air très sûr d’elle à l’époque, donc je ne l’ai pas remise en question.

Je suis Anzu dans les couloirs de l’école, jusqu’à ce qu’elle entre dans les toilettes. La, je commence à hésiter. Je ne suis pas sûre de vouloir voir un événement là-dedans… Mais ma camarade de classe se retourne et me lance un regard terrifiant.

Ok ! Je vais la suivre !! Mais au moindre truc bizarre, j’appelle mon Super Robot et on entendra plus jamais parler du village caché des nullos !!!

“Euh… Tu veux quoi du coup…? Pourquoi les toilettes…?”

“Non. Toi, tu veux quoi ?”

“Hein ? Non, non ! Toi, tu veux quoi ?!!”

Anzu soupire, et s’adosse sur le rebord du lavabo. Elle semble beaucoup plus calme que d’habitude. C’est comme si, tout comme moi, elle avait abandonné l’idée de se battre.

“Ça fait quelques jours que tu agis bizarrement. Avant, tu me détestais, et maintenant voilà que tu me donnes tes goûters, tes réponses, et même ta collection de bonbons. À moins que le but soit de me filer des caries pour te venger, je ne comprends pas ce que tu cherches.”

“Ils étaient bons au moins…?”

“J’en sais rien. Je les ai tous jetés.”

“Q.. QUOI ?!! ESPÈCE DE MONSTRE !!!”

“Tu as vraiment cru que j’y toucherais ?! Alors que tu es la personne la plus suspecte que je connaisse ?!!”

Alors que la colère monte, nos voix font de même. Heureusement, personne n’utilise ces toilettes vu que ce sont les plus éloignées de la salle de classe, sinon qui sait quel genre de rumeur circulerait à propos de nous…

“Moi ?!! Suspecte ?!!! Demandes à Azul et Erika si je suis suspecte ! Tu vas voir les réponses que tu vas te prendre !! C’est toi qui es tellement bizarre qu’on est obligés de m’envoyer te surveiller !!!”

“Oh ? Alors tu avoues que tout ça, c’était bien une tentative pour me manipuler !!”

Zut ! J’ai trop parlé !! Il faut que je me rattrape…

“Non ! C’est pas pour te manipuler, c’est juste pour… euh… pour t’empêcher d’être avec les méchants !!”

“... Les méchants ? Peu importe. Ça reste de la manipulation !”

Oh non… C’est la cata ! J’ai été trop maladroite, et maintenant, Anzu sait tout !! Est-ce que c’est le moment où je dois l'assommer et la laisser attachée dans les toilettes jusqu’à ce qu’on ait vaincu le clan de Parmanul…?

Un nouveau soupir m’ôte de mes pensées chaotiques. En regardant le visage de la jeune ninja, je vois qu’elle a l’air bizarrement déprimée.

“Ça ne sert à rien de me manipuler… Mon père s’en contre-fiche de moi. Je n’ai donc aucun pouvoir sur la situation.”

… Hah ? Son père ? La situation ?

“De quoi tu parles ?”

“Hein ? Ce n’est pas pour ça que tu voulais devenir amie avec moi, soudainement ? Car Koga fait semblant de vous aider ?”

“Koga fait semblant de nous… Attends, Koga est ton père ?!!”

Anzu baisse les yeux, visiblement gênée par le sujet. C’est bizarre… C’est trop bizarre !

“Mais vous n’avez même pas les mêmes sourcils !!!!”

“C’est vraiment ce qui te surprend le plus ?!!”


Après un moment à crier, puis rire, puis recrier lorsqu’un des enfants de l’école a cru que les toilettes étaient hantées, on finit enfin par nous calmer.

C’est étrange, mais pour la première fois depuis que je suis ici, je trouve qu’Anzu est vachement facile à aborder. Est-ce que ça veut dire qu’on est en train de devenir amies ?

“Tu sais, les gens me traitent comme une princesse, mais ce n’est pas du tout le sentiment que j’ai…”

“Hein ?”

“Je ne vois ma mère que très rarement… En fait, c’est déjà un miracle si je la vois ne serait-ce qu’une fois par an. Quant à mon père…”

A.. Attends ! On est à peine en train de devenir amies, pourquoi est-ce qu’elle me confie tous ses problèmes ?! J’ai déjà du mal à m’aider moi-même ! Arrête de me faire confiance !!

“Mon père n’est même pas intéressé par moi. Il demande aux autres ninjas de s’occuper de mon éducation. Et le peu de fois où il me voit, son regard est toujours rempli de dégoût…”

Anzu…

En voyant son visage triste, une grande colère grandit en moi. Je ne sais pas ce que c’est, d’avoir des parents. Après tout, ce qui se rapproche le plus d’un parent, pour moi, c’est Azul. Et encore, au fond de moi, quelque chose m’interdit de le voir comme tel.

Peut-être que j’ai aussi eu une vraie mère, et un vrai père, un jour… Peut-être que ce quelque chose en moi est un souvenir d’eux, qui refuse de remonter à la surface.  

J’ai conscience que ma situation est complexe. Et, franchement, ce n’est pas le moment d’y penser. Le fait est que je suis en colère. Car…

“CE SONT TOUS DES IDIOTS !!!”

“E.. Ember ?!”

“T’es peut-être une garce prétentieuse, méchante et moche, mais ça ne leur donne pas le droit de te rendre triste !”

“Calme-toi— Attends un instant… Tu viens de me dire que je suis moche où je rêve ?!!”

“J’vais leur apprendre le respect, tu vas voir !”

Sur ces mots, je sors des toilettes, déterminée à casser la tête de Koga et sa femme !

“Commence par apprendre le respect toi-même ! Et reviens !! Ne fais rien de regrettable !!! EMBEEER !!!!”










Les jours défilent, et ma relation avec Anzu ne fait que se renforcer. J’ai fini par oublier la raison principale pour laquelle je devais devenir son amie, mais peu importe. Ensemble, nous nous entraidons, et comblons les faiblesses l’une de l'autre, afin de nous améliorer.

En dehors des cours, elle me montre les coins cools du village, tandis que moi, je tente tant bien que mal de lui expliquer le concept de Twinkle. Ce qui n’est pas aisé, vu la taille de son cerveau…

Puis un jour, alors que je suivais Anzu, sous la pluie, à travers les rues du village, quelque chose attira notre attention.

“Tiens, ce ne serait pas Azul et la fille du clan Kimono ?”

“Oui ! Allons les voir !”

Je commence alors à courir dans leur direction quand soudain, mes jambes s’arrêtent net. Erika vient de lâcher son parapluie pour… EMBRASSER AZUL ?!!!

Mon esprit se vide, comme si un système de sécurité s’était actionné, afin d’éviter d’endommager mes pauvres neurones. Mais la voix d’Anzu me force à faire face à la réalité.

“Qu.. Qu’est-ce qu’ils font avec leurs bouches ?!! C’est répugnant !!!”

Ah… Toute l’innocence et la naïveté d’une enfant de… attend, tu es censée avoir treize ans ! C’est quoi cette réaction, Anzu ?!!

Non, plus important que ça, pourquoi ils s’embrassent ?! Et pourquoi ça a l’air de durer une éternité !! Tout le monde les regarde en plus !!! Azul, fait quelque chose !!!!

Alors que cette pensée me traverse l’esprit, je vois que le jeune homme se sépare d’Erika, partant attraper le parapluie sur le sol.

Ouf… C’est enfin fini. Je vais avoir une conversation très sérieuse avec eux une fois à la maiso— QU.. QU’EST-CE QUE TU FAIS ?! ERIKA ?!!!

La jeune fille lui a sauté dessus comme une bête affamée !!! Je n’ai jamais vu un tel niveau de décadence… Il faut que je les arrête !!!

“C.. C’est donc pour ça que Natsu me dit toujours de faire attention aux garçons qui ne sont pas du village…”

Même Anzu atteint sa limite ! Son visage est si chaud que les gouttes de pluie s’évaporent au contact de sa peau !!

Mais au milieu du chaos, la voix d’Azul retentit.

“Je t’ai dit d’arrêter.”

Ha ? Alors c’est bien cette vile succube qui s'impose depuis le départ ! Je savais qu’Azul n’était pas du genre à faire des choses aussi indécentes !!

“Mon cœur bat déjà pour quelqu’un d’autre… Et rien, ni personne ne changera cela.”

Quoi…? Azul est amoureux de quelqu’un…? Qui ça ?! Je cherche parmi les personnes que je connais, mais je ne vois pas… Ce n’est probablement pas moi, malheureusement. Le fait est que je ne suis encore qu’une gamine à ses yeux. Mais dans ce cas… Non ! Ne me dites pas que c’est Tête de Chou-fleur !!  

“Je ne connais que sa silhouette. Mais si un jour elle venait à réapparaître, alors je serais prêt à lui donner ma vie.”

Mes yeux s'écarquillent alors que le son de la pluie couvre peu à peu les bruits du monde qui m’entoure. Je ressens quelque chose d’étrange… Comme si mon cœur se resserrait dans ma poitrine, très fort. En plus d’une soudaine envie de vomir.

“Une silhouette ? Il est idiot ou quoi ?” La voix d’Anzu est à peine audible.

Alors, la personne qu’il aime est une femme que je ne connais pas… Et un jour…

…cette femme viendra me retirer Azul…










Cela fait maintenant une semaine, et les événements de cette journée pluvieuse ne veulent pas sortir de ma tête. Cependant, il faut que je me concentre ! J’aurais tout le temps du monde, plus tard, afin de questionner Azul sur cette mystérieuse femme !!

Aujourd’hui, il m’a demandé de rester auprès d’Anzu afin de la protéger. La jeune ninja n’est pas au courant, mais je ne dois absolument pas la laisser sortir de la maison.

“Il en met du temps à revenir ! Tu crois qu’il va encore annuler notre cours ? Sérieux… Plus le temps passe et plus je le trouve irresponsable.”

Alors que la jeune fille se plaint, un boum résonne à travers le village, faisant vibrer le sol de la maison.

“C’était quoi, ça ?!!”

“Je crois qu’ils préparent une surprise, mais Natsu m’a dit de ne rien te dire…”

“Une surprise…?”

Le visage d’Anzu s’illumine peu à peu, alors qu’elle s’imagine probablement des feux d’artifices ou je ne sais quoi d’autre.

“J.. Je vois ! Dans ce cas, il serait impoli d’aller voir !!” Dit-elle, se balançant sur place comme une enfant impatiente.



Au moindre problème, je devrais faire appel à mon Soldat.




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