Chapitre 36 - Le prix à payer

 V - Parmanie


Chapitre 36 - Le prix à payer

Une atmosphère de calme et de sérénité envahit le village, camouflant ce qui deviendra un jour une leçon d’histoire pour chaque membre du clan Fuschia.

Est-ce que cette leçon utilisera maître Koga comme exemple de tyran irraisonnable ? Où serons-nous un aperçu du fait que se rebeller est une idée stupide ?

Dans tous les cas, je porterais ma fidélité et mon respect pour dame Madoka jusqu’en enfer s’il le faut. C’est pourquoi je suis persuadé que si nous perdons, cela voudra dire que nous n’avions aucune chance dès le départ.

“Natsu ? Est-ce que vous avez ce que j’ai demandé ?”

Tournant mon regard en direction d’Azul Leeves, je lui tends l’objet de sa commande. Je doute de l’efficacité d’une telle chose face aux membres de notre clan, qui sont entraînés pour y faire face. Mais qui suis-je pour remettre en question un homme ayant fait face à plusieurs ennemis redoutables ?

“Nous ferions mieux d’y aller. Dame Madoka nous attend.”

Notre objectif se trouve sur l'île centrale du village. Plusieurs de nos hommes sont en stand by, attendant mon signal afin de prendre le contrôle du manoir. Il nous faut agir vite et discrètement, afin d’alerter le moins de monde possible, tout en résolvant cette affaire avant le retour des forces déployées en dehors du village.

Car oui, si nous avons décidé d’agir aujourd’hui, c’est parce qu’une grande partie des mercenaires loyaux à Koga sont sortis pour une mission de grande envergure.

Ils ne devraient pas revenir avant quelques jours, mais s’ils apprennent ce qu’il se passe ici, alors il ne fait aucun doute que leur retour se fera beaucoup plus vite que ce que l'on peut imaginer.

Alors que nous évoluons dans les rues du village, nous dirigeant en direction du seul accès à l'île, quelque chose que nous n’avions pas anticipé ce produit.

Une explosion.

“Ça venait de l'île !”

Aucune phase du plan ne requiert des explosifs. Cela veut donc dire que l’origine de ce son ne provient pas de notre camp. Je décide donc de contacter nos alliés par radio.

“Quelqu’un a fait exploser le pont ! Est-ce qu’on doit commencer l'opération maintenant ?”

Ils ont fait exploser le pont… Cela veut donc dire que Koga a eu vent de nos plans. Si c’est bien le cas, alors les hommes présents sur l’île…

“Qu’est-ce que…?! Ils nous attaquent ! Les membres de l'expédition sont—”

Plus aucun son ne sort de l’appareil. Nous nous regardons avec Azul Leeves, un sentiment d’inconfort nous parcourant tous les deux.

Soudain, la radio s’active de nouveau. Mais la voix en ressortant n’est pas celle d’un allié.

“Natsu ? C’est bien toi, non ? Je crois que ton plan a échoué.”

Aki !!!

Elle était censée faire partie de l’équipe d'expédition. Cela veut donc dire que leur mission n’était qu’un mensonge, afin de nous tendre un piège.

“Azul Leeves est avec toi, pas vrai ? Dis-lui que maître Koga l'attend. Nous avons dame Madoka avec nous. Oh ! Et qu’il ne s’inquiète pas pour ses amies, le fait qu’elles gardent la princesse en sécurité nous arrange également.”

M’arrachant la radio des mains, le jeune homme m’accompagnant répond à ma place.

“Vous avez fait péter le pont, comment est-ce que je suis censé venir, maintenant ?”

“Je suis sûre que vous trouverez une solution !” Conclue Aki, d’un ton joueur, avant de couper la communication.

Alors nous n’avions aucune chance ? Nous étions destinés à perdre avant même de commencer ? Je dois néanmoins tenter de sauver dame Madoka.

“Du coup, comment on y va ?” Me demande Azul, d’un ton presque indifférent.

Je hoche la tête de gauche à droite, avant de lui répondre d’une voix grave.

“Rejoignez vos amies et quittez Parmanie. Au point où nous en sommes, la bataille est déjà perdue.”

“La bataille n’est pas perdue. Ils ont juste pris l’avantage. Mais il reste de l’espoir tant que nous n’avons pas joué toutes nos cartes.”

Sérieusement…? Depuis quand ce type est aussi déterminé ? Je me sentirais presque mal d’avoir abandonné aussi vite.

“A part le pont, le seul accès qui me vient à l'esprit serait les égouts. Cependant, l’île centrale a justement été faite de sorte à ce que les potentiels intrus s’infiltrent soit via le pont, soit via les égouts.”

“Nous pouvons donc être sûrs qu’ils nous y attendent…”

Effectivement. Avec le pont brisé, il est évident que nos ennemis souhaitent nous tendre un piège dans les égouts. Y aller serait donc du suicide. Mais existe-t-il un autre moyen ?

“Y aller à la nage nous rendrait encore plus vulnérables. De même pour une barque… En vue de la situation, j’ai envie de prendre un tout autre type de risque, qui paierait beaucoup plus si nous y parvenons.” Propose le jeune Leeves, apparemment bien plus doué que moi dans l’art de prendre des décisions.


Après avoir suivi le jeune homme, je prends conscience que la route que nous empruntons est la même menant à la maison qui leur a été attribuée en arrivant au village.

“Hum… Est-ce bien sage de venir ici alors que la princesse et Ember sont…?”

“Justement. Nous avons besoin d’elles.”

Comprenant enfin ce en quoi son plan semble consister, je m’arrête puis saisis le bras d’Azul Leeves, l'agrippant de toutes mes forces.

“Je serais prêt à tout pour aider dame Madoka. Tout, sauf mettre en danger la princesse !”

Son regard se pose sur moi. Il m’observe calmement, avant de poser sa main sur mon épaule, me faisant prendre conscience de mes tremblements.

“Et comment comptez-vous la protéger si on se suicide dans les égouts ?”

Hah…? Ses mots, à la fois raisonnables et déraisonnables, me font ouvrir les yeux sur quelque chose que je n’ai pas imaginé auparavant. Qu’adviendra-t-il de la princesse si nous mourons tous face à maître Koga ?

“Il y a une chose que j’ai apprise, lors de mon séjour ici.” Continue le jeune Leeves. “En souhaitant écarter Ember de tout danger tout en y faisant moi-même face, j’ai fini par la perdre de vue. Et je ne peux pas la protéger si je ne la vois pas.”

“... Vous dites qu’il est préférable de les entraîner dans nos problèmes afin de mieux les protéger ?”

“Idéalement, il vaut mieux ne pas créer des problèmes en premier lieu. C’est le meilleur moyen de protéger ceux que nous aimons. Mais parfois, les problèmes viennent d’eux même. Donc on improvise.”

Ses mots ont du sens. Mais ils ne sont pas cohérents avec ses intentions. Pourquoi n’y pense-t-il que maintenant ? Car nous sommes acculés ?

De toute manière, peu importe ses réelles intentions, je pense qu’il est plus sage de le suivre et voir ce que son plan nous réserve.


En ouvrant la porte de leur habitation, nous sommes accueillis par deux jeunes filles étonnées.

“Azul ? Pourquoi es-tu déjà rentré ?!” Demande la petite Ember, visiblement inquiète.

“Comment ça « déjà » ? Il est en retard— Un instant… Pourquoi Natsu est ici lui aussi ?” Ajoute la princesse, me fixant d’un air perdue. Je baisse la tête, évitant son regard à tout prix.

Mon compagnon du jour s’avance vers elles, prend une grande inspiration et regarde alors son amie d’un air grave.

“La situation a changé. Je suis désolé, Ember, mais je vais avoir de votre aide à toutes les deux.”

La jeune fille aux cheveux d’ébènes souris à son gardien, acquiesçant d’un air déterminé. Comment une enfant de son âge peut avoir autant de courage…?

“Attendez ! Comment ça notre aide ? Qu’est-ce qu’il se passe ici ?!”

Azul Leeves me regarde, attendant une ultime réaction de ma part. Ses yeux sont froids et hostiles. Quelque chose me dit qu’il ne fera plus marche arrière, peu importe ce que j’en pense.

Et dire que cet homme est censé être une victime dans cette histoire… Nous étions supposés l’utiliser comme une pièce pour nous assurer la victoire, et pourtant, au final, c’est lui qui s’est emparé de notre partie de l'échiquier.

Finalement, son regard se retourne en direction de la princesse, comme s’il avait compris que je n’avais plus la force de l’opposer.

“On n’a pas beaucoup de temps, et notre destin à tous, dans ce village, dépend de ta décision. Alors écoute-moi bien, Anzu.”

Le jeune homme explique, calmement, mais sans tourner autour du pot, la situation actuelle du clan Fuschia. Le fait que maître Koga séquestre sa propre femme, l’empêchant de remplir son rôle. La haine de celui-ci envers le clan Kimono. La tentative de rébellion de dame Madoka. Et notre défaite lamentable.

Au fur et à mesure que les informations s’empilent dans le crâne de notre princesse, son visage semble se décomposer de plus en plus. Comme si son monde s'écroulait sous ses pieds.

“ Hein…? C’est une blague…?” Demande-t-elle, me lançant un regard tremblant, au bord des larmes.

D’une voix solennelle, je me décide enfin à lui adresser la parole.

“J’ai bien peur que ce soit la vérité, princesse. Durant toutes ces années, nous vous avons protégé, avec Aki, de tous les problèmes internes au clan. Cependant…”

“A.. Aki ! Où est-elle ?!”

Me rapprochant d’elle, je pose ma main sur l’une de ses petites épaules, avant de lui répondre.

“Elle a juré fidélité à votre père. Elle n’est donc pas avec nous.”

La nouvelle fut comme la dernière attaque d’une série de coups, poussant les genoux de la jeune fille à rencontrer le sol sous ses pieds. La tête baissée, ses larmes tombent comme des gouttes de pluie, formant une minuscule flaque entre ses mains.

“Pourquoi…? Je n’ai pas envie de choisir entre toi et Aki… Je ne veux pas choisir entre mon père et ma mère non plus…”

“Je ne te demande pas de choisir. Nous manquons d’informations vis-à-vis des motivations de Koga.” Azul Leeves reprend la parole, posant un genou au sol pour faire face à la princesse. “C’est pourquoi je te propose de former un troisième camp. Non pas celui de Koga, ou de Madoka. Mais le tien. Le camp d’Anzu Fuschia.”

Levant doucement son regard en direction du jeune homme, la princesse le fixe d’un air perdu.

“Mon camp à moi…? Mais il n’y aurait que nous. Et je ne suis qu’une gamine encore—”

“Une gamine avec un robot de huit mètres de haut.” Affirme le jeune Leeves, arborant un sourire rare.










Traînant une barque derrière nous, Azul Leeves et moi-même arrivons enfin au bord du lac central.

Mais, se tenant elle-même debout sur une barque au milieu de l’eau, Aki nous fixe d’un air amusé.

“Vous en avez mis du temps ! Mais je savais que vous finiriez par choisir le lac.”

Azul semble se préparer à l’attaquer, souhaitant profiter de la position vulnérable de notre ennemi, mais je l’arrête, lui faisant comprendre qu’il s'agit d’une mauvaise idée.

Effectivement, Aki est une kunoichi redoutable, dont les capacités physiques surpassent ce qui est imaginable. Si elle se tient dans cette barque, au milieu de l’eau, c’est qu’elle considère cette position comme étant la plus idéale.

“Pourquoi vous ranger du côté de Koga ?” Demande-t-il, probablement afin de gagner un peu de temps.

“Hm ? Pourquoi pas ? Il est le chef du clan.” Répond-elle d’un air absurdement naïf.

“Vous ne vous battez pas pour un idéal ? Pour quelque chose que vous aimez ?”

Soupirant longuement, Aki lance un regard noir à Azul Leeves.

“Est-ce que je t’en pose des questions ? Je suis votre ennemie, c’est tout ce que tu as besoin de savoir. Viens te battre, maintenant.”

Cependant, à l’instant où la mercenaire termine sa phrase, une explosion retentit, plus loin, dans le village.

“Qu’est-ce que…?”

Lui souriant d’un air provocateur, Azul Leeves répond. “Désolé, mais j’ai un rendez-vous sur l'île derrière vous.”

Dans un bruit sourd, le Soldat noir de notre princesse traverse les cieux, laissant une traînée dorée après lui avant de retomber lourdement derrière nous.

Le visage d’Aki se déforme dans un mélange de surprise et de fureur. Ses veines gonflent à vue d'œil. “Vous avez osé mêler la princesse à tout cela… NATSU !!!”

Alors qu’Azul Leeves s’accroche à la main tendue du robot, notre ennemi se propulse dans notre direction à une vitesse fulgurante, brisant en lambeaux la barque qui se trouvait sous ses pieds.

J’attends le bon moment afin d’intercepter sa trajectoire, lui bondissant dessus sur le côté alors que celle-ci est toujours dans les airs.

Après quelques roulades dans le sable, je relâche ma prise afin d’éviter une contre-attaque de ce monstre au corps-à-corps.

“Partez devant ! Je la retiens !!”

La voix de la princesse retentit à travers les hauts-parleurs de son mecha. “Non… Natsu ! Aki !!”

Me regardant d’un air calme et déterminé, Azul Leeves acquiesce à ma demande, avant de demander à son amie dans le cockpit de les propulser jusqu’au manoir.

Les propulseurs de L’Eevolv s'enclenchent à nouveau. Soulevant le Soldat par-dessus le sol.

“STOP ! EMBER !! LÂCHE LES COMMANDES !!!”

“Princesse !” Je commence moi-même à crier. “Faites entendre votre voix à vos parents !”

Alors que le robot d’ébène se propulse par-dessus le lac, en direction de l’île centrale, j’entends les cris mécaniques d’Anzu à travers les hauts parleurs s’effacer avec la distance.


Offrant de nouveau mon attention à Aki, je vois que la jeune femme s’est déjà redressée également. Sa respiration est saccadée, et ses yeux injectés de sang.

Tandis qu’elle se rapproche doucement de moi, ses pas semblent à la fois lourds et lents. Elle se prépare…

“Tu as signé ton arrêt de mort, Natsu…”

“Peu importe. Tu comptais me tuer dans tous les cas. Non ?”

Ses lèvres forment peu à peu un sourire malsain, avant que celle-ci n’éclate de rire.

“Tu as raison. Je vais donc m’assurer à ce que cette mort soit lente et douloureuse !!!”

Sur ces mots, la jeune femme se mit de nouveau à me foncer dessus. Malgré le fait que ses pieds s’enfoncent dans le sable à chaque pas de sa course folle, la force extraordinaire de ses jambes compensent ceci, l’empêchant d’être ralentie.

Avec le peu de temps que j’ai, je tente de me saisir d’une de mes nombreuses boules de fumée, dissimulées dans mes vêtements amples. Mais voyant ce que je m’apprête à faire, Aki prend une soudaine accélération.

Elle arrive plus rapidement que prévu et saisit mon bras, le tordant dans une position non-naturelle, provoquant un hurlement de douleur chez moi à l’instant où je sentis mes os se briser.

La boule de fumée tombe à nos pieds, mais Aki l’intercepte avant qu’elle ne touche le sol, la jetant ensuite en direction du lac.

“Tu pensais vraiment m’avoir aussi facilement ? Je sais tout de toi. Cette boule était remplie de gaz toxique, pas vrai ?”

Effectivement. Si la spécialité d’Aki se trouve dans ses capacités physiques, mes compétences à moi sont spécialisées dans la maîtrise du poison. Si elle n'avait pas intercepté cette contre-attaque, un épais brouillard empoisonné nous aurait recouverts.

Personnellement, mon corps est immunisé. Mais le sien ne l’est pas. Et la suite du combat aurait été beaucoup plus simple pour moi.

Cependant, si elle pense que c’est en m’empêchant d’utiliser mes mains qu’elle va prendre l’avantage, elle se trompe.

Éclatant une petite capsule présente dans une de mes molaires, je tourne mon visage en direction du sien. Lui faisant maintenant face, je prends une grande inspiration et me prépare à souffler.

Mais il semblerait qu’elle m’ait de nouveau anticipé. Attrapant mon visage avec sa main, la jeune femme me bouche mes orifices buccaux et nasaux, avant d’enfoncer mon crâne dans le sable en m’y poussant d’une force phénoménale.

Au-delà de la douleur au niveau de ma tête et de mon visage, je ressens également la fumée que j’étais censé relâcher, s’accumuler dans ma bouche et ma gorge, me faisant vomir, puis ravaler en boucle due au fait que sa main colmate la seule sortie possible.

“Je t’ai dit que je savais tout de toi. Tu ne comprends toujours pas ?!!”

Le poing serré, mon adversaire m’assène une série de coups dans le buste, me brisant plusieurs côtes et me forçant de nouveau à vomir. La sensation est insoutenable, mais je dois faire de mon mieux pour rester conscient.

Heureusement, comme ses deux mains sont soit sur mon visage, soit en train de me frapper, cela veut dire que mon bras gauche est libre. J’en profite donc pour attraper une poignée de sable, afin de la lui jeter au visage.

La jeune femme ferme les yeux pour d’éviter d’être handicapée par le sable, et tente d’attraper ma dernière main encore utilisable. Cependant, cet instant d’aveuglement me suffit afin de rapidement saisir un shuriken, le serrant dans mon poing afin de transpercer ma propre main.

Mon sang sombre recouvre les lames de mon arme, qui ne fait plus qu’un avec ma main, et, à l’instant où celle d’Aki tente de se saisir de la mienne, je force celle-ci a planter sa paume sur une des lames du shuriken, maintenant imbibé de mon sang empoisonné.

“Qu’est-ce que…?!”

En ouvrant de nouveau les yeux, mon ennemie se rend compte de ce qu’il se passe. Elle me relâche enfin et recule de plusieurs mètres, observant la blessure à sa main.

“Tu as utilisé une lame empoisonnée ? Non… Un instant ! Qu’est-ce que c’est que ça ?!!”

La couleur de sa peau devient peu à peu noire. Aussi noir que de l’encre.

J’essaie de me relever, tant bien que mal, puis retire mon masque, révélant à Aki un secret que très peu de personnes dans le village connaissent.

“Tu dis tout savoir de moi, mais il semblerait que tu ignorais la chose la plus importante à mon sujet.”

“T.. Ton visage…”


[Vert Feuille] Mechamon Iris - Page 4 Chapit16


Oui. Et pas que mon visage. La casi totalité de mon corps est couvert de ces mêmes tâches sombres qui sont en train de se rependre le long du bras de la jeune femme.

Ma famille appartient à une branche du clan qui se spécialise dans les poisons. Et à chaque génération, un enfant se voit attribuer un organe artificiel, à côté du cœur, qui va transformer son sang en un venin mortel.

Beaucoup sont morts durant l’opération, ou dans les jours qui suivent. Et pour ceux qui y ont survécu, leur espérance de vie ne dépasse généralement pas les trente ans.

Grâce à cela, je suis totalement immunisé à tous les poisons existants sur Terre. Et personne ne peut me vaincre au corps-à-corps.

“Merde… MERDE !!!” Hurle Aki, cherchant désespérément à couper la circulation de son sang avec un garrot improvisé. Mais cela ne fonctionne pas. Le venin continue de se répandre, comme une malédiction.

Son regard traduit son angoisse alors qu’elle se saisit d’un kunai, probablement déterminée à se couper le bras.

“Laisse tomber. Tu n’y parviendras pas avec une lame aussi petite.”

“LA FEEEERME !!!”

Aki… J’aurais préféré résoudre cela sans qu’aucun d’entre nous n’ait à mourir… Mais combien de nos camarades as-tu tué sur l’île ? De plus, je ne peux pas te laisser te mettre sur le chemin de notre princesse.

KHH—

Une douleur vive se lance dans ma poitrine, alors que mon corps tombe sur le sable comme une poupée de chiffon.

Est-ce qu’un os aurait perforé l’organe artificiel ? Ha… Haha. Je vois. Désolé, princesse. Mais je vais devoir accompagner Aki de l’autre côté.

Ma vision se brouille peu à peu, alors que je regarde la jeune femme crier tout en se charcuter le bras, ce, malgré le fait que le venin se soit deja répandu au-delà de celui-ci.

Je perds alors doucement connaissance, repensant à toutes ces années passées aux côtés de la princesse, ainsi qu’aux côtés d’Aki…

Hah… J’ai oublié de les prévenir…

Le Spectrum…



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